Les jardins de refuge d'Heri Correvon
par Florence André
A propos des jardins de refuge créés dans les Alpes à la fin du XIXe siècle par Henry Correvon
Ce post fait partie d'une série d'articles sur les jardins alpins, présentés à Courson à l'automne 2009. Nous livrerons peu à peu ces articles.
Les jardins de refuge qui ont été
créés dans les Alpes à la fin du XIXe siècle se sont peu à peu
solidement établis et devinrent un refuge pour les raretés de la flore alpine
et affinèrent le goût du public en ce qui concerne les plantes en général.
La Société Suisse pour la Protection
des Plantes a été créée en 1883, afin de sauver la flore alpine. Le botaniste
Henry Correvon (1854-1939) en fut le président jusqu’en 1908, date à laquelle
elle fut absorbée par la « Ligue suisse pour la Protection des Beautés
Naturelles ».
Henry Correvon s’est rendu
inlassablement dans les différents pays d’Europe concernés (France, Angleterre,
Belgique et Italie) pour faire comprendre
aux horticulteurs, aux importateurs et au monde du jardinage en général, qu’il
est préférable d’obtenir les plantes par semis plutôt que de les arracher dans
la nature.
Edouard André éprouvait beaucoup d’admiration pour le travail d’Henry Correvon, comme le montre son article « Le jardin alpin de l’exposition de Lyon » : « Sa collection était choisie, soignée, et si des exemplaires étaient souvent de petite taille, l’examen de ses plantes était un vrai plaisir de raffiné […dont] un certain nombre de précieuses raretés ( La revue horticole, 1892, p. 248) .
Henry Correvon a été directeur-fondateur
de plusieurs jardins botaniques alpins :
- Le
Jardin de Bourg-Saint-Pierre : La Linnea, fondée en 1889.
- Le
jardin botanique alpin de La Chanousia,
fondé en 1890, au Petit-Saint-Bernard.
- Le
Jardin botanique alpin des Rochers de Naye : la Rambertia (nommée d’après le botaniste Eugène Rambert), plus
de 6 ha situés à 2000 m d’altitude, fondé en 1896 et où se tint le premier
Congrès des Jardins alpins en 1904, présidé par le prince Roland Bonaparte (cf.
l’article d’Edouard André, Revue horticole 1904). Le centenaire de ce jardin a été célébré en 1996.
- Le Jardin du Salève : La Floranina (plus récent)
- Floraire : son propre établissement situé à Genève, qui
avait été auparavant le Jardin d’Acclimatation de Genève et qu’il acquit en
1902).
L’objet
principal de Floraire était de fournir des plantes, des graines, aux jardins
botaniques, aux jardiniers et aux amateurs en général, et par là-même,
d’arrêter les déprédations en masse des collecteurs professionnels. D’autant
plus que, lorsqu’elles sont soustraites aux conditions rudes, ces plantes se
montrent délicates.