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Association Edouard André (1840-1911)
4 octobre 2009

Sur la trace des vases du Val d'Osne

 

La fonderie du Val d'Osne

reprise d'un article du bulletin par Florence André, novembre 2004

Quel lien existe-t-il entre la fonderie du Val d’Osne et Edouard André ?


Le parc botanique de Palanga, situé sur les bords de la Baltique, fut créé par Edouard André pour le comte Félix Tyskiewicz en 1899-1902 en collaboration avec l’architecte Svetchen qui construisit le palais. René-Edouard André surveilla les travaux, aidé par Jules Buyssens, jeune paysagiste belge qui s’occupa plus précisément des plantations. D’imposantes vasques de fonte peinte ornent la balustrade de la terrasse principale, signées Val d’Osne sur leur base.

Nous avons pu découvrir également cette signature sur les vasques ornant la balustrade de la terrasse du grand salon du château des Côtes, aux Loges-en-Josas, lors de l’assemblée générale de l’association, en juin 2001. René-Edouard André y œuvra juste avant la guerre de 1914 pour le baron Mallet.

Cette coïncidence nous a interpellés et mis en quête d’informations sur la Fonderie du Val d’Osne.

 

Dans cette région de la Haute-Marne dédiée au travail du fer depuis vingt-cinq siècles, Victor André (qui n’a rien à voir familialement avec Edouard André), régisseur des forges de Brousseval et Thormance-les-Joinville, demande en 1834 au roi LouisImage_3-Philippe l’autorisation de construire un haut-fourneau dans un lieu-dit caché au fond d’un vallon, le Val d’Osne. Si l’Osne n’est qu’un ruisseau, le minerai alentour est excellent. Ainsi, en 1836, sur ordonnance royale, il édifie le haut-fourneau et se spécialise dans la fonte décorative, démarche tout à fait nouvelle. A Paris, Victor André avait rencontré le milieu des sculpteurs de l’époque et invité ceux-ci à participer à ces créations. On retrouve les noms de Louis Lequesne, Alphonse Lerolle, Pierre Loison, Gabriel Dubray, Louis Sauvageau, Frédéric Iselin, Auguste Martin, Alfred Jacquemart, Jules Salmson, Georges Clère, Charles Auguste Lebourg et Mathurin Moreau parmi les artistes.

  En 1844, l’entreprise emploie deux cents ouvriers et remporte de nombreuses médailles lors des expositions nationales et internationales.            

Lorsqu’en 1851 Victor André disparaît, on peut admirer l’essor donné à ce matériau qui n’était utilisé jusqu’alors que dans un but purement utilitaire. Sa femme prend la tête de l’entreprise pendant quelques années, puis vend l’usine à Gustave Barbezat, ancien élève de son mari.

  Celui-ci développe l’activité et fonde un deuxième haut-fourneau, tout en se préoccupant de la vie matérielle de ses ouvriers, avec la construction de logements qui leur étaient destinés.


En 1867, la société change de propriétaire, se développe et devient « société anonyme des fonderies du Val d’Osne ». A cette époque d’intense activité correspond le rachat du fonds des modèles d’art de l’usine Ducel à Pocé-sur-Cisse, près d’Amboise, en 1878. Des turbulences financières perturbent la société et Charles Hanoteau, ingénieur centralien, reprend les rênes de 1892 à 1895, suiviImage_2 par son fils, Henri Hanoteau. On peut imaginer que René-Edouard André connaissait Charles Hanoteau, puisqu’il avait reçu la même formation et qu’il avait commencé sa carrière en 1890-91. En 1931, la société fut rachetée par la société Durenne, qui supprima peu à peu la fonte d’art. Pendant la seconde guerre mondiale, de nombreux modèles furent refondus : seuls les modèles religieux furent épargnés, par respect, et stockés. En 1986, la société est fermée définitivement, au moment même où les productions anciennes entraient au musée.

On peut retrouver des productions de Val d’Osne dans le monde entier, telle la fameuse Fontaine Wallace, en Amérique du Sud-en particulier à Rio de Janeiro, au Mexique, en Argentine… Cet essor sans précédent a été facilité par une conjonction de divers éléments. La société française, dans une période d'enrichissement, aime édifier des statues à la gloire des grands hommes ; les connaissances techniques ouvrent des possibilités nouvelles à des coûts de plus en plus attractifs liés à la production en série. Les nombreuses expositions et le développement des politiques commerciales avec le système des catalogues qui permet de faire rêver, à distance, le démarchage commercial à partir de dépôts dans les régions de France et à l’étranger, permettent aussi de développer la clientèle.

On reconnaît la marque Val d’Osne, ou Barbezat sur la base des statues ou des monuments, suivie de la mention " Paris", bien que les fontes soient fabriquées en Haute-Marne. Seul le siège commercial se situe à Paris, boulevards Voltaire et Richard Lenoir.

Images de Florence André, la première au château des Côtes, la seconde à Palanga en Lituanie.

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  • L'association Edouard André (1840-1911) rassemble les chercheurs, les amateurs et les propriétaires autour de l'oeuvre de ce paysagiste aux talents multiples : écrivain, voyageur botaniste, paysagiste et urbaniste
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